II y a environ un an, j’ai découvert le concept d’« interoception ».
L’interoception désigne la capacité à percevoir l’état interne de son propre corps et à ressentir ses émotions en étant attentif aux signaux physiques qu’il émet.
L’exemple qui devrait vous parler, est celui des « papillons dans le ventre » que l’on ressent souvent lors d’une nouvelle rencontre amoureuse. Cette sensation survient au tout début de la nouvelle relation, lors du second rendez-vous, voire même juste avant la première rencontre quand tant de choses sont déjà passées par la simple correspondance.
Vous n’avez rien rationalisé, vous n’avez jamais formulé vos sentiments, ni à vous-même ni aux autres, mais le corps lui, sait déjà. Il vous adresse ce ressenti intérieur si particulier, ce frémissement physique caractéristique de l’émoi amoureux qui se dessine et de l’excitation et de l’émotion que cela vous procure.
Être à l’écoute de son corps permet d’approfondir la connaissance de soi
Accélération du rythme cardiaque, mains moites, vison qui se floute, gorge nouée, fourmillements, ou au contraire, respiration profonde, marche plus lente : les signaux peuvent provenir de toutes les parties du corps, des intestins aux poumons, et tous les mouvements du corps, même les plus subtils, expriment quelque chose de notre vécu émotionnel.
Percevoir ces signaux corporels va nous permettre de reconnaître nos émotions, de les exprimer et de mieux les comprendre.
Cela peut aussi nous aider à identifier quel type de situation nous met en état de tension ou d’inconfort, ce que nous assimilons à un danger, ou au contraire, ce qui nous procure un bonheur sincère, et qui fait jaillir l’amour.
Il s’agit d’une conscience physiologique de soi, d’une autre manière de se découvrir.
L’intérêt de ce sixième sens, c’est ensuite la possibilité d’en faire un outil de régulation: mieux vivre les événements, ajuster nos comportements à partir de ce que le corps nous indique, éviter certains contextes, ou les aborder différemment — en nous y préparant mieux, ou en mettant en place une réponse corporelle permettant d’apaiser la nervosité, plutôt que de la subir.
Les pratiques pour développer l’intéroception
Développer cette sensibilité – intéroceptive – aux signaux internes commence par un changement d’attitude à soi en portant une attention nouvelle à son corps pour recréer la connexion corps-cerveau, chose peu commune dans nos sociétés modernes.
En effet, nous vivons dans une culture où l’on a dissocié le corps de l’esprit, et où le corps est souvent perçu comme un simple objet de performance ou de culte. Il est sculpté à coups de séances de sport, non pas pour l’habiter, mais souvent dans l’unique but de produire de la dopamine ou d’entretenir une image conforme aux standards de beauté dominants et nourrir notre estime de soi, malheureusement inextricablement liée aux kilos sur la balance et au ventre plat (je ne juge pas, j’en suis là aussi).
Pas de méprise : je suis la première à vanter les bienfaits du sport — bouger, transpirer, se dépasser, c’est essentiel pour le corps et pour la tête.
Toutefois, transformer son rapport au corps passe par d’autres pratiques, comme la méditation, la sophrologie, ou le scan corporel, qui renforcent la conscience corporelle et permettent une nouvelle perception de soi-même.
Autant de moyens d’affiner ce sixième sens trop souvent négligé!
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